Le Carême désigne la période de l'année liturgique qui commen­ce le mercredi des Cendres et se termine le Samedi saint, veille de Pâques. Au total, quarante-six jours. Or, le mot «Carême» vient du latin « quadragesima » qui veut dire quarante. En effet, les jours que compte le Carême sont les jours de jeûne. C'est-à-dire tous les jours, sauf le dimanche où l'on ne fait ni jeûne ni pénitence, puisqu'on célèbre la Résurrection du Christ. En enlevant les six dimanches de cette période de quarante-six jours, on a bien une durée de quarante jours. Pourquoi quarante? Probablement, à l'ori­gine, pour imiter le Christ, qui jeûna qua­rante jours et quarante nuits au désert pour y affronter le "Tentateur" (Matthieu 4,2). Allusion aussi à Moïse, qui demeura sur la montagne en présence de Dieu quarante jours et quarante nuits sans manger et sans boire (Exode 34,28 et 24,18). Et, bien sûr, en souvenir du peuple d'Israël qui demeura quarante ans dans le désert, conduit par Dieu vers la terre promise (Deutéronome 1,3 et Psaume 94,10).

Le Carême est avant tout un temps de préparation à l'accueil de la Vie du Christ ressuscité. Tous ceux qui seront baptisés, au cours de la nuit Pasca­le, rediront solennellement la profession de foi de leur baptême qui les engage à la suite du Christ vivant.

Le renoncement, les privations, le jeûne sont donc la face négative inséparable de la transformation positive que nous attendons. Le temps de Carême nous propose de choisir - re­choisir - la vie avec le Christ. Or, choisir vraiment, c'est re­noncer, changer notre vie et quitter ce qui nous éloigne du Christ et des autres et nous empêche de vivre vraiment de l'amour de Dieu.

C'est pour­quoi le jeûne est toujours lié au partage et à la prière et ne devrait jamais être séparé de ces deux autres pôles de la conversion: Dieu et les autres. Jeûner, c'est se rendre dispo­nible pour une meilleure pré
sence à Dieu et aux autres. À l'origine, le jeûne concerne bien sûr la nour­riture, mais il peut s'appliquer, selon les per­sonnes, au tabac, à la télévision, au jeu, etc. L'argent ainsi économisé peut être donné au service des pauvres et pour des actions de solidarité. Aujourd'hui, l'Église demande aux bapti­sés de jeûner le mercredi des Cendres, à l'entrée du Carême et le Vendredi saint, jour de la mort du Christ. De plus, elle deman­de l'abstinence de viande le mercredi des Cendres et chaque vendredi de Carême, dont le Vendredi saint.