Marie à la Visitation : tableau d'Arcabas

Ce temps d'attente nous fait revivre à la fois

- L'attente du peuple juif de la venue du messie, l'attente de la naissance de Jésus ;
- L'attente de l'avènement du Christ à la fin des temps.
- Et, entre ces deux venues du Christ, on attend la venue actuelle du Christ dans son Église.

L’Avent est un temps de conversion, de préparation des cœurs à la naissance, à la venue du Christ : Dieu, dans sa miséricorde a pris l’initiative et est venu à la rencontre de l'humanité, et nous, nous sommes invités à nous laisser décentrer en tournant nos regards vers Lui.
Cette année, l’Avent commence le dimanche 1er décembre. C’est le début de l'année liturgique.
Durant ces quatre semaines, le prêtre et le diacre revêtent l’ornement violet. Non pour marquer la morosité. Mais l’attente, dans le dépouillement et la joie de croire.

Un temps de joie
L'Avent et Noël font mémoire de la manifestation de Dieu dans l'histoire des hommes et c'est pourquoi on parle de ce temps comme d’un temps de joie. Mais la joie ne vient pas tellement de la naissance de l'enfant, que de ce qu'elle signifie : Dieu avec nous, comme on l'entendra le 4e dimanche de l'Avent pendant la lecture de la prophétie d'Isaïe 7. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l'appellera Emmanuel, (c'est-à-dire : Dieu-avec-nous) (Isaïe 7,14).
En fait, ce qui est en train de naître, c’est la joie d'une rencontre, la joie de Dieu qui découvre en Jésus l'humanité accomplie, la joie de l'homme qui découvre en Jésus la promesse que Dieu lui a faite.
Mais comme nous l’annonce le pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudiun (La joie de l’Evangile), la joie de l’Évangile nous appelle à un changement de vie : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui. »
C’est le moment, ajoute-t-il, pour dire à Jésus Christ : « Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j’ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi. Rachète-moi de nouveau Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs ».

Marie nous conduit par la main
Les grands témoins de l'attente de la venue du Christ sont le prophète Isaïe, Jean Baptiste et Marie.
Le prophète Isaïeexprime l'espérance messianique, il annonce la naissance de l'Emmanuel. Il incarne à la fois la préparation de Dieu et les désirs de l'humanité.
Jean Baptiste annonce la venue proche du messie et il invite à un baptême de conversion pour s'y préparer. Il est le précurseur. Dès son enfance, puis adulte, il désigne Jésus
Et surtout, Marie, la mère du messie, la femme qui attend la naissance de Jésus. La Tradition voit dans la personne de Marie en attente de la naissance de Jésus, une figure de l’Église qui attend la réalisation des promesses. Dans le Magnificat qu’elle prononce à la Visitation (Luc 1, 38), Marie dit alors : "Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole".
Quand il a consacré le monde au Cœur immaculé de Marie, le 13 octobre dernier, le pape François a montré comment nous pouvons nous laisser conduire par Marie dans notre démarche de conversion : « Marie, qui, par son « oui », a ouvert la porte à Dieu pour dénouer le nœud de l’ancienne désobéissance, est la mère qui, avec patience et tendresse, nous conduit à Dieu, afin qu’il dénoue les nœuds de notre âme avec sa miséricorde de Père. Est-ce que je demande à Marie de m’aider à avoir confiance en la miséricorde de Dieu, pour les dénouer, pour changer ? Elle, femme de foi, nous dira sûrement : « Avance, va chez le Seigneur : lui te comprend ». Et elle nous conduit par la main, Mère, Mère, vers la tendresse du Père, du Père de la miséricorde. »

Jésus nous attend à bras ouverts
« Celui qui risque, affirme le pape dans La joie de l’Evangile, le Seigneur ne le déçoit pas et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. »
Aller vers Jésus, c’est répondre à son appel pressant, à sa miséricorde. Un jour, au plus profond de nous-mêmes, naît un irrésistible besoin de nous examiner en vérité, de renouveler en nous tout ce que nous sentons de beau et de vrai. Ainsi naît le désir de se présenter devant le Seigneur pour recevoir le pardon de nos fautes, nos infidélités envers Lui et nos frères…, de se confesser. La Vierge Marie nous montre instant après instant ce que Dieu attend de nous. Là se trouvent la vraie paix, la joie et la liberté.
Le sacrement de la Confession, aussi appelé de conversion et de pardon, sera proposé dans nos paroisses avant Noël. Prions pour que par l’intercession de Marie, nous éprouvions le désir d’entrer avec humilité dans une démarche de conversion et de confiance en la miséricorde de Dieu. Ainsi, nos cœurs seront prêts pour accueillir notre Sauveur dans la vraie Joie !