CONSTATS / REFLEXIONS : 

- Notre vie est plus précaire, avec plus de sentiments d'insécurité et trop de moyens de se laisser distraire
- Le manque de 20-40 ans en paroisse peut s'expliquer par une volonté fréquente de "faire un break" avec le rythme paroissial dans ces années-là.
- Quelle est la place de l’accueil dans nos paroisses ? Nous ne nous sentons pas toujours bien accueillis…
- Au sein d’une communauté ecclésiale, il y a souvent, comme un mouvement de fond, un mouvement un peu hostile.
- La désertion des jeunes : ils ont peur d’être jugés par les plus âgés, la messe ne leur est pas nécessaire pour avancer dans leur foi, ils ont besoin d’être acteurs.
- Une question aussi d’immédiateté : les jeunes, en particulier, veulent tout, tout de suite. Dans le zapping ambiant, il n’y a pas la place, pour les jeunes, pour faire autre chose.
- Un charisme différent pour chacun : certains paroissiens sont plutôt « froids », d’autres plutôt « tièdes » et d’autres plutôt « chauds ». Ces derniers, par leur prise d’initiative, font peur aux précédents.
- On est plus souvent dans l’avoir que dans l’être ; le bonheur est dans le matériel.

Il y a crise de confiance, crise de la famille, du matérialisme, de la civilisation, de la planète, de la spiritualité. Mais est-ce vraiment une crise d’identité pour l’Eglise ? Nous pensons qu’il y a surtout une crise de confiance vis-à-vis de l’Eglise. Pour certain(e)s d’entre nous, l’Eglise a longtemps représenté l’autorité reconnue. Or, le Christ n’a jamais été autoritaire. Certains sont en révolte contre une certaine forme d’autoritarisme de l’Eglise, nombreux se laissent séduire par des modes de consommation et de travail envahissants et il y a plus d’indifférence que d’athéisme.

Nous sommes dans une crise de surconsommation générée par l’homme tout puissant.
  Cette crise de sens nous permet de prendre conscience de ce qui ne va pas.  Notion de nouveau départ, Eglise nouvelle, dynamique, alors qu’elle régressait ou du moins était immobile depuis longtemps. On est dans un tournant. 
L’Eglise ne doit plus être « distributeur de sacrements », le baptême est une porte d’entrée dans l’Eglise. Il y a de la place pour chacun d’entre nous, nos parcours étant tous différents. 
Nous, chrétiens, devons rayonner la lumière de l’Amour du Christ, ne pas mettre la lumière sous le boisseau.  Certitude que Dieu nous aime, que l’E.S. nous accompagne. Ne pas juger sur ce que l’on voit, il y a tout ce qui se passe à côté, nous, chrétiens, n’avons pas le monopole de la générosité. 

- Autres crises qui nous paraissent des obstacles à l’ouverture aux propositions de l’Eglise : manque de disponibilité (pas d’appétence), de culture de silence ( et pourtant des jeunes de l’aumônerie disent apprécier le silence lors de repas à Blaru) ; crise de l’engagement ; crise de confiance

- Le monde n’est pas Sainte Pauline ! De nombreuses régions voient leurs paroisses désertes et désertées. Des pratiquants âgés, des curés en charge de nombreux clochers…
Il existe des actions pour tendre la main. Nos paroisses au Vésinet en réalisent. Des exemples : accueil des réfugiés, des personnes isolées etc. Ce sont des canots de sauvetage.
- Mais le risque consiste aussi dans l’autosatisfaction. Ainsi, nous voyons toujours les même sdf à la sortie des messes. Ils reviennent tous les dimanches, depuis longtemps. Quel accueil, quelle main tendue durablement pour eux ?
- Répondons-nous à la demande de notre monde ? Notre canot de sauvetage est-il adapté ? L’Église, notre canot, n’est pas facile d’accès pour qui n’est pas initié. L’accessibilité n’est pas simple (liturgie, homélies, etc...) On peut parfois comprendre les déceptions de ceux qui s’éloignent ou qui sont loin.
- Du travail à faire sur la barque ! Crée-t-on suffisamment de canots ? Il faut accompagner. Une fois sur le bateau, il y a un mode opératoire (apprendre à mettre le gilet par ex) ; dans l’Église aussi. Les enjeux de communication sont Grands !
- Trop de services et sacrements restent sans suite, sans SAV. Or il y a matière à mettre en place ce SAV : rester en contact, inviter, informer… via sms, email, tel. Un ex : la journée des baptisés, la journée des fiancés, une photo des baptisés dans l’année pour la messe des baptisés de l’année.
- Parmi la génération des jeunes adultes, certains se demandent l’intérêt de se poser la question aujourd’hui. Ce n’est pas une préoccupation pour eux aujourd’hui. Plus tard, peut-être. L’Église n’est plus un repère. Pourtant le Pape agit ; il parle. Et il interpelle aussi les non-croyants.

-  Unanimité pour rejeter le terme crise. D'après  la définition du dictionnaire crise=manifestation soudaine et violente d'un événement ou d'une émotion.. L'Eglise n'est pas en crise mais inexorablement perd de son audience et de son influence. pourquoi? 

Le Titanic : 
- La comparaison au Titanic est vue comme provocatrice, voire dure. On ne se sent pas dans une église naufragée.
- Etre dans la barque, c'est posséder un trésor qu'on garde pour soi. Croyons nous que nous avons un trésor ? 
- Dans l’Eglise, on ne voit pas ceux qui sont en perdition. 
- Le Pape François nous demande d’aller vers les autres et d’avoir une parole d’accueil et d’ouverture (çà, les pratiquants le font). Mais souvent, cela ne se transforme pas en actes concrets. La meilleure capacité de convaincre les « tièdes » et les « froids », c’est l’acte. 
- Faire le bien, être visible, sans tomber dans le prosélytisme, Souvent, nous sommes plus spectateurs qu’acteurs.
- La métaphore du Titanic est intéressante mais excessive : l’Eglise subit des turbulences mais ne coule pas. L’Esprit Saint ne la lâche pas  même si les passagers n’en sont pas conscients.
- Ce discours nous est apparu jugeant, culpabilisant. Il ne correspond pas à ce qu’une majorité d’entre nous vivons et avons partagé.
- Nous nous comportons comme les passagers de 1ères classes quand nous ne laissons pas de la place à ceux qui sont différents, (handicapés, familles en deuil)  quand nous voulons les « faire entrer dans le moule » au lieu de les accueillir.. La paroisse, lieu premier de  l’Eglise, est d’abord un lieu qui offre une rencontre, et non pas un savoir. Nous avons à cultiver la joie d’être ensemble.
- Le naufrage spirituel, qu’il soit celui de nos frères et sœurs ou le nôtre : perte d’une quête du sens de sa vie, perte de la Paix et de la Joie. La Foi m’a été donnée et moi qu’en ai-je fait ? Suis-je encore  dans la Joie ?
- Pour repérer un « naufrage spirituel », il faut vraiment bien connaitre la personne. Cette expression est un peu dramatique : il peut s’agir d’un simple éloignement. Il peut aussi être momentané. 
- L’approche est intéressante, l’image du Titanic un peu « provocatrice ». Le Titanic serait-elle l’Eglise ?
Les canots n’offrent de toute façon pas suffisamment de places pour tout le monde … Image effrayante qui rappelle la tragédie des migrants en Méditerranée
Comment reconnaître nos frères et sœurs qui se noient : Naufrage spirituel, gens qui souffrent, à genou.Il faut être attentifs, bienveillants. 
- - La comparaison avec le Titanic a pu sembler dure à certains. Avec le Titanic, il n’y avait pas de place pour tous dans les canots, et les canots n’étaient pas pleins. Ils étaient occupés par les 1ères classes. Ils n’accueillaient pas les autres. Or  l’Église n’en est pas là !
- O. se dit d’une génération qui a témoigné dans ses engagements ; on ne peut pas dire qu’elle n’a pas aidé. Ce serait déplacé, maladroit (laisser les gens mourir, et sombrer dans l’eau gelée!) Il est gênant de se comparer à ceux qui étaient dans les canots.
- Un autre niveau de compréhension : le Titanic, n’est-ce pas l’Église ? Ces gens qui sombrent dans l’eau, ne peut-on les comparer à ceux que l’Église « laissent », qui cherchent un bonheur ou un sens de la vie ailleurs ? Que fait-on concrètement des formations reçues, pour récupérer ceux qui sont loin de l’Église ?
La comparaison avec le Titanic a choqué peut-être par incompréhension, le Pére Mallon est canadien, la France n'est pas le Canada! . Nous aurions préféré parler autour de la barque de Pierre.

 Notre identité :
Nous avons cherché à trouver des mots pour la dire. On a aimé l’expression du pape François, citée dans le livre de J.M. : « Je suis une mission sur cette terre ».
En écho, de notre partage : « Me voici !», « Je suis envoyé », « Une présence à l’autre »,... Et de fait, impossible de séparer disciple de missionnaire.
Une remarque fondamentale concernant notre identité de chrétien : sommes- nous toujours dans la barque ? Il y a des hauts et des bas pour chacun. Le monde n’est pas séparé entre ceux qui sont dedans et ceux qui sont dehors… 


Aller, faire, baptiser, enseigner :
- On espère que le parcours nous donnera des outils pour la tâche de missionnaire. Certains ont essayé le porte à porte, c'est très dur mais cela provoque des rencontres étonnantes. Ala fin c'est l'Esprit qui soufflera. 
- On ne sent pas tous appelés à la même chose, dans l’Eglise.
- Ce qui nous guide tous, c’est « aller », car cela donne de l’élan à notre vie, à notre foi.
- Certains sont un peu saturés par le « faire » et aspirent à plus de spiritualité.
- L’importance, pour tous, de devenir des disciples a été relevée. Mieux connaître Jésus-Christ, Le laisser me prendre, me transformer,... et ma vie pourra porter des fruits dans la vraie rencontre des personnes en attente d’une relation diffuse en eux-mêmes.
- On retrouve, en tête, dans le texte grec des quatre missions confiées par Jésus à son Eglise naissante, le participe « ayant été », (= ayant été disciple), comme un préalable, une priorité, à l’action « faites des disciples », cœur de la mission.
- Explications sur la traduction en grec pas très claires.
Etre disciple semble être plus simple qu’être missionnaire. Ce qui est essentiel dans notre rôle de missionnaire : la transmission de notre foi aux jeunes (yc avec nos propres enfants). Ne pas trop s’inquiéter, il y a des structures jouant ce rôle de transmission qui se développent comme les scouts et guides de France qui sont en pleine croissance. C’est notre responsabilité de faire vivre cela.
- A Ste-Pauline, il semble qu’il y ait beaucoup de gens dans les barques, prêts à ramer. Il y a longtemps (une vingtaine d’années), des initiatives de paroissiens ont été prises de type porte-à porte et appels téléphoniques. Cela n’a pas vraiment marché semble-t-il…Le mieux est de s’engager dans des services : c’est beaucoup plus facile d’être missionnaire dans un cadre concret plutôt que de partir de rien.
- Aller, faire, baptiser, enseigner… tout est lié . Pour avoir des missionnaires, il faut faire des appels au peuple, savoir repérer les bonnes volontés et les entretenir (ex : pour le déjeuner des SDF, il y a eu un appel, 50 personnes sont venues, ont rempli des fiches pour se présenter  et finalement seules celles qui avaient des compétences ont été retenues. Rien a été proposé aux autres et les bonnes volontés n’ont pas été exploitées ou redirigées vers un autre service).
- La proximité varie selon les circonstances de la vie, les appels reçus, nos vies, notre âge. Parfois, on n’ose pas. Des « perches » tendues que l’on n’assume pas toujours. (railleries, blagues sur le dimanche).
- On pourrait ajouter le verbe « être », proche de « faire ».
 nous avons choisi le verbe aller, aller vers être avec. Le parcours commence donc les suggestions nous l'espérons viendront par la suite avec des pistes pour trouver comment être missionnaires. Malgré tout nous avons pu remarquer l'importance des intentions de la prière universelle. Nous nous sommes posées la question de l'utilité de faire lire les lectures par des enfants, qui certes pour certains lisent bien mais quel intérêt.

Nous avons regretté que lors des réunions paroissiales, avec échange en petits groupes aucune remontées ne soient pas faites. De plus il manque des structures pour échanger entre nous l'eucharistie du dimanche n'est pas le lieu.
Le parcours nous aidera peut être à trouver de réponses


Catholiques pratiquants/Disciples : 

- Le fait de « pratiquer » et encore et encore, ne nous mène-t-il pas à être disciple ?
- Le disciple serait aussi celui qui met en pratique sa foi, qui met en accord sa foi et ses actes.
- Les sacrements sont les moyens qui nous permettre de devenir des disciples.
- Nous sommes des disciples quand nous mettons le Christ au centre de nos vies.
- C'est déjà difficile de croire, dur d'être disciple, alors être missionnaire ? 
- Nous avons partagé sur la source de la joie en nous. Qui n’écarte pas, pour autant, la dimension de combat au sein de nos vies quotidiennes. 

Que fait-on pour ramener nos familles vers le Christ, comment être missionnaires ?
Par notre vie, foi agissante. La loi est faite pour être transgressée, Jésus nous l’a dit.  Donner le visage d’une église « ouverte ».
Se reconnaitre pécheur, parfois se sentir rejeté. Soyons témoins (qui me voit, voit le Père a dit le Christ) Commençons à donner envie aux jeunes.

- C’est une question d’esprit . Quand on vit en paroisse seulement en fonction d'activités compartimentées, que l'on critique, oubliant que chacun fait avec ses moyens, on n'est pas disciple. Etre disciple, c’est vivre un compagnonnage avec le Christ, avec ses frères. On peut être tantôt l'un, tantôt l'autre !
- L’expression « catholique pratiquant » apparait dans ce contexte comme péjorative (« ne pas faire seulement des catholiques pratiquants ») alors qu’être pratiquant c’est agir, c’est être tourné vers les autres et donc d’une certaine façon être disciple-missionnaire. Distinction entre les expressions un peu artificielle.
Des nuances sont apportées : Le catholicisme social a joué un rôle important dans les années 1960-1970, c’était déjà, pour certains, une volonté de réconcilier l’Eglise et la société. Donc les crises et remises en question ne sont pas nouvelles.
La situation des enfants : il y a aussi des retours …
Le disciple répond à des appels, le catholique pratiquant peut être plus pharisien. Comment ne pas être chrétien dans un bel entre soi?
- Il faut que nous nous "poussions pour que d'autres montent  dans les chaloupes" et que ceux qui montent rament. Important d'attirer les gens en les faisant participer.
-Plusieurs se retrouvent dans le "Faire" : m'occuper des choses, créer. Est ce que j'ai une disponibilité de cœur et d'esprit, ça veut dire quoi être une communauté?

Le catholique pratiquant : Celui qui va à la messe le dimanche ? Celui qui vit sa foi dans sa vie de tous les jours, pas uniquement à la messe ; qui met sa foi en pratique. Le disciple : C’est faire ? Suivre ? Celui qui suit ? Celui qui se met à la suite du Seigneur ? Etre « acteur » dans sa foi. Ex : dire bonjour à son voisin de banc en se présentant> il devient frère.
- Faire des disciples, c’est le cœur de notre mission. C’est permettre à d’autres de devenir amis de Jésus. Ne pas rester catholique pratiquant pour nous-mêmes. Etre disciple, c’est entraîner quelqu’un à être disciple à son tour, avoir le souci d’entraîner les autres.

 

SUGGESTIONS PAROISSIALES : 

- Comme l'église anglicane, regouper nos activités sur une journée (le dimanche) pour proposer une variété de rencontres (prière, échanges, convivialité, messe ...) adaptées à tous les ages et toutes les attentes.
- La fête de rentrée est un excellent point de départ pour l'accueil, mais il n'y a pas toujours de suivi par la suite
- Demander aux anciens nouveaux d'accueillir les nouveaux nouveaux
- Créer un patronnage pour faire vivre la communauté et attirer plus large
- Inviter les parents de baptisés de l'année à une messe une fois par an
- Au KT, en aumonerie, vivre plus la convivialité, améliorer l'accueil, dire merci, guider ceux qui pensent ne pas savoir faire
- Proposer le parcours Alpha à ceux qui sont au bord du chemin, qui "retournent" à la foi.

Que pouvons-nous faire ? On ne peut seuls résoudre les problèmes de la société et de l’Eglise. Il faut sans cesse semer sans se préoccuper de la récolte. Notre mission est de « rayonner » davantage, de la vie reçue du Père, d’aller vers les autres, d’enseigner auprès des jeunes. Assister à la messe n’est pas une fin en soi mais un envoi vers le monde extérieur.

-Trouver quelque  chose qui  amène les enfants à aller régulièrement dans l’enclos paroissial  pour, en quelque sorte, créer du lien avec la paroisse : par exemple, installer un panier de basket, un filet de Hand, une table de ping-pong !...
-Créer un groupe de musique au sein de la paroisse !

- Etre missionnaire, c’est aussi, quand on a une charge, savoir trouver son successeur. Problème de la durée des engagements : il faut savoir transmettre et renouveler ses activités.

- On pourrait parrainer des jeunes pour l'animation des chants. Plusieurs ont des enfants ou ados et souhaitent que l'on remette une messe pour et avec les jeunes le dimanche soir (1fois par mois ou par trimestre).
Idée d'affecter un couple à l'accueil d'un nouvel arrivant lors de la messe de rentrée paroissiale.
Aller aussi vers ceux qui ne viennent pas à l'église, à Chatou ils font du porte à porte.
Sentiment que c'est lourd au niveau de la catéchèse et après il n'y a plus rien! Les scouts "un vivier" pas très exploité ?

Un exemple : les parents d’enfants baptisés qui ne reviennent pas : Faire du sur-mesure (ex. accueil des parents d’enfants en demande de baptême de 3/7 ans).
- Créer des petits groupes, un réseau de proximité.
- Donner des astuces simples. (ex. prier, c’est dire bonjour à Jésus par un signe de croix le matin avant le lever).
- Ecouter. Etre présent. Etre attentif.
Un SAV après les sacrements, assurer un suivi auprès des familles.