Le pape François parle de la « maison commune » (oîkos en grec) pour lancer un appel à « toute la famille humaine » avec l’encyclique Laudato si’. Une maison commune dont l’humanité doit prendre soin, de toute urgence. On ne trouvera pas ici cependant de vision catastrophique d’un écologisme radical. Certes, le pape n’a pas de mots assez durs pour dresser, en reprenant les constats des scientifiques et des économistes, le triste état de la planète. Il le fait en liant étroitement dégradations de la nature et dégradations des relations humaines : « le cri de la terre est aussi le cri des pauvres ». Et la maison commune du pape François est vue à partir des pays pauvres dont il se fait le porte-parole.

En même temps,  tout ce long texte est traversé par un immense souffle d’espoir. Dans un ton qui rappelle la constitution conciliaire Gaudium et spes, Laudato si’se veut d’abord un appel confiant à la responsabilité politique des hommes, à leur conscience morale, pour prendre soin de cette « maison commune ». Sans doute parce qu’il commence par une louange, l’ensemble de l’encyclique est marqué par ce regard  éminemment positif sur la création et en particulier sur l’homme. Sans doute aussi parce qu’il est marqué par une anthropologie de la relation où l’action des hommes est en interaction incessante entre eux et avec la nature, le texte éclaire sous un jour positif le champ des possibles de l’humanité.