Le mot Pentecôte, qui vient du grec, veut dire cinquantième. Il indique que cette fête intervient le cinquantième jour après la fête de Pâques.
À l'origine, il désignait toute la période de cinquante jours (une "semaine" de semaines, sept semaines) qui suit Pâques. Et l'Ancien Testament appelle cette fête «Fête des Semaines» (Deutéronome 16, 16).

LA FÊTE JUIVE
À l'origine, peut-être même avant le peuple juif, la fête de Pentecôte est fête de la moisson
(Exode 23, 16), jour de joie et d'action de grâce au début des récoltes.
Puis la Pentecôte célèbre la conclusion de l'Alliance avec Dieu au Sinaï, qui eut lieu environ cinquante jours après la sortie d'Égypte célébrée à Pâques (Exode 19, Lévitique 23, 16).
Et il semble que, dès le IIème siècle avant Jésus Christ, la Pentecôte devint naturellement pour le peuple juif l'anniversaire de l'Alliance, la fête du don de la Loi.

LA FÊTE DE LA NOUVELLE ALLIANCE

À la date de la fête juive de Pentecôte (Actes 2, 1-13), les apôtres choisis par Jésus, étant réunis dans un même lieu, font l'expérience de la venue sur eux de l'Esprit.
De même que la première Alliance avait été conclue au Sinaï cinquante jours après
la sortie d'Égypte, de même la Nouvelle Alliance avec Dieu en Jésus Christ est scellée par la venue de l’Esprit sur les apôtres cinquante jours après la Résurrection du Christ, intervenue à la fête de pâques.
C'est pourquoi l'événement de la Pentecôte rapporté par le livre des Actes des Apôtres présente les éléments classiques des manifestations de Dieu (théophanies) dans l'Ancien Testament et notamment au Sinaï: "bruit pareil à celui d'un violent coup de vent, ... sorte de feu ... " (Actes 2, 2).


LA FÊTE CHRETIENNE
La célébration liturgique de la fête de Pentecôte ne propose guère d'éléments rituels spécifiques.
Un seul rite propre: le cierge pascal sera éteint après la dernière célébration de Pentecôte, pour marquer la fin de la période pascale.
Jusqu'à la prochaine Pâque, le cierge pascal est auprès des fonts baptismaux et ne sera allumé que pour la célébration des baptêmes.
Le don de l'Esprit Saint est tellement constitutif de la vie chrétienne qu'on le trouve «ritualisé » davantage lors des célébrations de baptêmes et surtout des confirmations.
Les gestes de l'imposition des mains sur la tête et de l'onction du saint chrême (huile parfumée bénite par l'évêque le Jeudi saint) sont les rites propres du don de l'Esprit.
S'ils sont absents de la liturgie de Pentecôte, c'est parce que cette fête ouvre le temps de l'Église qui vit de l'Esprit de Dieu. Dans chacun de ses gestes sacramentels, l'Église appelle désormais le don de l'Esprit.