Le couple humain, dès l’origine, est appelé par le Créateur à être « une seule chair », c’est-à-dire « une communion de vie et d’amour ». Par delà la rencontre de deux désirs, le couple porte donc, inscrite dans sa féminité et sa masculinité, la vocation à faire vivre un projet commun. Se marier, c’est, devant témoins, s’engager l’un envers l’autre, ensemble et différents, pour mettre ce projet en œuvre dans l’amour.

Mais à l’heure où on ne vient plus à l’église par tradition, pourquoi cette demande du sacrement de la part de jeunes qui parfois sont tout juste baptisés ?
« On veut se marier devant Dieu » :
Autrement dit, on veut quelque chose de beau, de solennel, poser un acte sacré ; mais cela dit en même temps un besoin confus de protection et l’espérance d’une intervention divine plus ou moins magique, car on voit bien qu’il n’est pas facile aujourd’hui de tenir dans la durée.
« On veut se marier avec l’aide de Dieu » :
Ce n’est pas parce qu’ils s’aiment que les époux demandent le sacrement de mariage, mais pour apprendre à s’aimer, pas s’aimer « jusque là, », mais s’aimer « jusqu’au bout ». Sans bien connaître la foi, ils ont perçu qu’il y a dans leur amour quelque chose qui échappe au rationnel, qui les tire au-delà d'eux-mêmes, et ils ressentent le besoin de suivre quelqu’un sur ce chemin.
Et si c’était par l’Eglise qu’on pouvait apprendre l’amour radical, à la suite du Christ, qui a pris chair par amour et dont toute la vie et la mort disent à quel point il nous a aimés ? Il nous l’a dit : « Aimez-vous comme je vous ai aimés … Je suis la vigne, vous êtes les sarments ; sans moi vous ne pouvez rien faire. »
Se marier pour Dieu :
Formidable défi que nous lancent ces jeunes qui creusent le sens de leur démarche ! Ils nous poussent à nous aimer autrement. Greffés sur le Christ par la foi, les couples chrétiens peuvent donner à voir quel dynamisme de vie leur donne cette sève de l’amour divin qui traverse nos amours humaines : formidable capacité à se donner, à pardonner, s’abandonner ; incroyable liberté appuyée sur la foi en l’autre ; admirable fécondité qui démultiplie la vie à l’infini ; fidélité qui toujours se réinvente en amenant chacun à ce qu’il doit devenir par l’amour ; durée qui s’écoule en instants qui ont goût d’éternité.
C’est notre façon de vivre notre vocation de personnes mariées qui rendra pour eux la foi désirable et donnera toute sa cohérence à leur demande du sacrement : s’engager pour être une cellule d’amour, à l’image du Dieu Trinité, et donner ainsi à voir au monde cet Amour qui peut tout et que rien ne peut anéantir.
 
Comme l’écrivait le théologien Rey-Mermet :
 
« Autrefois on allait à Dieu malgré le mariage. Ensuite on alla à Dieu dans le mariage. Bientôt on ira à Dieu par le mariage.»                                                                             
Madeleine Ailhaud