Extraits de ce document disponible aux éditions du Cerf

Reconnaître la dignité de la procréation

et s’engager pour la fraternité

Les évêques de France offrent ici leur contribution au débat sur la régulation juridique des techniques d’assistance médicale à la procréation.

Ils cherchent à expliciter la dignité de la procréation, qui est indissociable de la dignité inviolable et inaliénable de tout être humain. Ils soulignent que la personne vulnérable est la pierre d’angle de l’éthique.

Les évêques de France se sont exprimés sur la fin de vie, en déclarant : « Oui à l’urgence de la fraternité  ! » Ils élargissent maintenant leur réflexion a` toutes les étapes de l’existence. Dans les pages qui suivent, ils écrivent : « La fraternité est indissociable de la dignité : elle demande d’honorer la dignité des autres par la reconnaissance mutuelle et par la participation à la réflexion et à l’action, qui doivent, autant que possible, conditionner l’exercice de la solidarité. » La fraternité fonde notre pacte social et politique.

Les évêques de France encouragent le dialogue grâce auquel les arguments éthiques sont présentés avec sérénité afin que la voie la meilleure soit cherchée par tous. Il s’agit en effet de promouvoir la fraternité qui nous rassemble tous dans le respect de la dignité de l’être humain et de la procréation.

La Déclaration La dignité de la procréation est le fruit d’un travail pour lequel plusieurs expertises ont été sollicitées. Elle a bénéficié des travaux des Départements d’Éthique biomédicale du Centre Sèvres et du Collège des Bernardins. Elle prend en compte les principes éthiques et juridiques fondamentaux du « modèle français de bioéthique », qui sont rappelés par le Conseil d’État. Elle est attentive à des expressions de citoyens formulées au cours des États généraux de la bioéthique.

Cette Déclaration rassemble les évêques de France qui ont tenu à la signer ensemble. Ils sont convaincus que la bioéthique fait plus que jamais appel à l’attention d’un regard posé sur la personne sexuée : regard sur son mystère, sur sa transcendance, sur ses liens par lesquels elle vient au monde, sur ses relations grâce auxquelles elle peut y vivre de manière vraiment humaine. De la qualité de ce regard dépend un juste usage de la technique, soucieux de ne porter atteinte ni à la dignité des êtres humains ni à la fraternité qui a vocation à les rassembler.

Mgr PIERRE D’ORNELLAS,

Archevêque de Rennes, Responsable du Groupe de travail
sur la bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France