A l'occasion de la journée de la terre célébrée chaque année le 22 avril, le Pape François a enregistré un message vidéo dans lequel il invite à agir avec efficacité contre la destruction de la planète.

Le Pape François a enregistré un bref message en espagnol à l'occasion du sommet des chefs d'État sur le climat organisé en visioconférence sous la conduite du président américain Joe Biden. Saluant une initiative qui lui semble «heureuse» dans le cadre de la préparation de la COP26 de Glasgow en novembre prochain, le Pape souligne surtout qu'elle doit pousser les responsables politiques à «prendre en charge le soin de la nature, de ce don que nous avons reçu et que nous devons soigner, cultiver et faire progresser».

Le contexte de crise post-pandémique, dont, comme toute crise, nous ne sortirons pas comme avant mais «meilleurs ou pires», accentue cette responsabilité. «Notre souci est de faire en sorte que l'environnement soit plus propre, plus pur et préservé. Et de prendre soin de la nature pour qu'elle puisse prendre soin de nous. Je vous souhaite de réussir dans cette belle décision de vous rencontrer, d'aller de l'avant et je vous accompagne», conclut le Pape François.

L'urgence de la conversion écologique

Célébrée le 22 avril depuis 1970, la Journée de la Terre est une nouvelle occasion pour rappeler l'urgence climatique et mobiliser pour protéger la planète. Dans un autre message vidéo, le Pape François revient sur la nécessaire conversion écologique à laquelle chacun est appelé et rappelle combien la pandémie de Covid-19 s'est rajoutée à la crise écologique. Ces «deux catastrophes mondiales» explique le Saint-Père, nous montrent qu'il n'y a pas de temps à perdre face à ces défis. «Si nous n'en sortons pas meilleurs, nous sommes sur la voie de l'autodestruction» avertit-il dans ce message.

Voici la retranscription complète de ce message vidéo:

«Frères et sœurs,

En cette commémoration de la Journée de la Terre, il est toujours bon de se rappeler des choses que nous nous sommes dites pour qu'elles ne tombent pas dans l'oubli. Depuis quelque temps, nous sommes de plus en plus conscients que la nature mérite d'être protégée, ne serait-ce que parce que les interactions de l'homme avec la biodiversité de Dieu doivent se faire avec le plus grand soin et le plus grand respect: prendre soin de la biodiversité, prendre soin de la nature. Et tout cela dans cette pandémie, nous avons appris tellement plus. Cette pandémie nous a également montré ce qui se passe lorsque le monde s'arrête, fait une pause, ne serait-ce que pour quelques mois. Et l'impact que cela a sur la nature et le changement climatique, avec une force, d'une manière tristement positive, n'est-ce pas, c'est-à-dire que cela fait des dégâts.  

Et cela nous montre que la nature globale a besoin de nos vies sur cette planète.  Elle nous concerne tous, même si c'est sous des formes très différentes et sans équivoque; elle nous en apprend donc aussi davantage sur ce que nous devons faire pour créer une planète juste, équitable et écologiquement sûre. 

En bref, la pandémie de Covid nous a appris cette interdépendance, ce partage de la planète. Et les deux catastrophes mondiales, le Covid et le climat, montrent que nous n'avons plus le temps d'attendre.  Que le temps presse et que, comme l'a montré le Covid-19, oui nous avons les moyens de faire face à cette perte. Nous en avons les moyens. Il est temps d'agir, nous sommes à la limite.

Je voudrais répéter un vieux dicton espagnol: "Dieu pardonne toujours, nous les hommes pardonnons de temps en temps, la nature ne pardonne plus". Et lorsque cette destruction de la nature est déclenchée, il est très difficile de l'arrêter. Mais nous sommes toujours dans le temps. Et nous serons plus résilients si nous travaillons ensemble plutôt que seuls. L'adversité que nous vivons avec la pandémie, et que nous ressentons déjà dans le changement climatique, doit nous inciter, nous pousser à l'innovation, à l'invention, à la recherche de nouvelles voies. On ne sort pas d'une crise de la même façon, on en sort meilleur ou pire. Tel est le défi, et si nous n'en sortons pas meilleurs, nous sommes sur la voie de l'autodestruction. 

Puissiez-vous tous, et je me joins également à vous, [lancer] un appel à tous les dirigeants du monde pour qu'ils agissent avec courage, qu'ils agissent avec justice et qu'ils disent toujours la vérité aux gens, afin que les gens sachent comment se protéger de la destruction de la planète, comment protéger la planète de la destruction que nous déclenchons très souvent. 

Merci pour ce que vous faites, merci pour les bonnes intentions, merci pour le rassemblement de tous et la prospérité pour tous.»