LES PHOTOS DES OBSÈQUES

Récit des obsèques transmis par Henri Buffière 

  1. Samedi 18/10/2014
     

    A l’arrivée de l’avion à l’aéroport de Ouagadougou (vers 17 h, heure locale), beaucoup de monde attendait le corps du Père. On notait en particulier :

    • de très nombreux ressortissants de Wakara habitant la capitale Ouagadougou[1],

    • plus la délégation des habitants venue spécialement de Wakara[2].

      Une première veillée de prières eut lieu au Centre Cardinal Paul Zoungrana (premier archevêque du Burkina). Fin de la veillée vers minuit.

       
  2. Dimanche 19/10.
     

    A 10 H, messe habituelle du dimanche, sans le corps de père thomas (2 évêques, environ 30 prêtres, 120 personnes) sous la direction de l’évêque auxiliaire de Ouaga.

     
     A 13 H, départ de Ouaga pour Dédougou par la route. Convoi de 10 véhicules, dont un car et un minibus transportant le corps du père Thomas. La police précède le convoi dans la traversée de Koudougou, troisième ville du pays. Longue route de 25 km à environ 50 kilomètres de moyenne. Durée : environ 6 h. Depuis 16 h, sous un soleil ardent, une grande foule attend à Dédougou, au Rond-point de la route de Dédougou vers Wakara, vers 19-19h30 ( il fait nuit ). Les militaires avaient barré les routes et détourné la circulation. Très nombreuse assemblée. Parade au Rond-Point.
 Départ du Rond-point en procession à pied pour une veillée de prière à la cathédrale jusqu’à minuit. La cathédrale est archi-comble. Beaucoup de gens sont contraints de rester dehors devant la cathédrale. On était surpris de voir une telle foule.

A noter que le cercueil est muni d’une plaque de verre, scellée sur toute la longueur du cercueil, dont on peut enlever le couvercle en bois, permettant ainsi de voir le visage du père Thomas.

 19 h 30 : Accueil à la cathédrale par le curé de celle-ci, qui préside la prière de l’accueil. Ensuite, un laïc donne les instructions au public pour les questions matérielles (se laver, se restaurer et retour à la cathédrale pour 21 h 30).
 

21 h 30 : grande veillée de prière, dirigée par le Vicaire général, l’abbé André Zerbo. 

Nombreux témoignages concernant l’abbé Thomas, en particulier : 

 

Témoignages d’un membre de sa famille, puis des membres de la paroisse de Wakara, de plusieurs de ses promotionnaires d’ordination, d’amis européens (Italie, un témoignage d’un paroissien de Sainte-Pauline du Vésinet, lu par le père Marc Simon). 

  • Remarque : Ces témoignages convergent tous pour mettre l’accent sur les qualités du père Thomas : sa grande spiritualité, sa discrétion, son attention aux autres, son abnégation, esprit d’humilité, son sens du service et de la prière,..

  • Ces témoignages ont réconforté l’assistance, soulagé sa douleur.
  • La veillée s’est poursuivie par la récitation du chapelet, des lectures de la parole de Dieu extraites des évangiles, puis l’homélie, la prière universelle, action de grâce à Dieu. La veillée publique s’est terminée vers 24 H.

    Le Corps a ensuite été sorti de la cathédrale pour être exposé dans la petite chapelle qui jouxte celle-ci. Il y a été veillé par de petits groupes toute la nuit[3].


    3. Lundi 20/10. La dernière journée.
      

La grande messe d’enterrement a eu lieu à 10 H à la cathédrale. Celle-ci était vraiment trop petite.

Ont assisté à la messe d’enterrement :

  • 6 évêques,
  • 131 prêtres, dont plusieurs ont été élèves du père Thomas au grand séminaire national de Ouaga

  • de nombreux religieux et religieuses,
  • et un public très nombreux (plus de 1.000 personnes). Des gens sont venus de tout le Burkina.

    Depuis la petite chapelle, le corps a été porté à la cathédrale par les prêtres ses promotionnaires.

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    Monseigneur Jude Bicaba, évêque de Dédougou, a présidé la cérémonie.
     

    Un paroissien a accueilli l’assemblée en présentant les motifs de cette réunion.

    Puis le Vicaire général a commenté le Curriculum Vitae du père Thomas. L’évêque a exhorté l’assistance à vivre dans la foi en suivant l’exemple du père Thomas.

    La trame d’une messe d’enterrement s’est poursuivie, avec beaucoup de chants et d’émotion plus ou moins contenue.

    Les prêtres ont communié sous les 2 espèces par intinction (tremper l’hostie dans le calice).

    Après la communion, différentes interventions, d’ordre matériel (organisation du repas pour les différentes délégations) ou plus spirituel :

  • Un membre de l’ethnie Bwaba[4] apparenté à la famille de l’abbé Thomas,

  • Un membre de la communauté Bwaba de Ouaga,
  • L’abbé Omer Paré[5], au nom des prêtres du diocèse de Dédougou,

  • L’évêque Der Raphaël (évêque de Diébougou, bien connu d’AVS), au nom de tous les prêtres du Burkina,

  • L’évêque Jude Bicaba, qui, en visite à Wakara après le passage du père Thomas en août dernier, avait rendu visite aux parents du père. Le papa de Thomas avait compris que son fils était perdu : «  Il n’avait plus confiance, il n’espérait plus ». Il a dit à Monseigneur  : «  Dommage que le fruit vert tombe avant le fruit mûr. Je ne comprends pas ». 

  • A noter que la paroisse Sainte-Pauline du Vésinet a été plusieurs fois citée au cours des cérémonies, ainsi que le nom du père Marc Simon, …exprimant ainsi la grande importance que notre êvêque, Eric Aumonier, ait souhaité donnée à cette cérémonie, en envoyant un prêtre depuis la France pour accompagner le corps d’un confrère prêtre. Beaucoup sont venus remercier le père Marc Simon.

     

    Enfin, l’absoute a été prononcée par un des promotionnaires de Thomas.

     

    obseques+2+web.JPGPuis le cortège s’est dirigé vers le cimetière des prêtres du diocèse, situé dans le village de Tiankon, à 4 kilomètres au nord de Dédougou. Ce cimetière jouxte le petit séminaire[6] et le centre de formation des catéchistes.

    Les catéchistes avaient creusé la tombe[7] dans le quartier des prêtres et les petits séminaristes ont animé la liturgie et les chants.

    C’est Monseigneur Pierre-Clavaire Margot, évêque de Fada N’Gourma, qui a présidé la cérémonie d’enterrement et a terminé en donnant la grande bénédiction à l’assemblée.

     

    Puis l’assemblée est allée déjeuner au Centre de formation des catéchistes, où tout était très bien organisé (accueil, orientation vers les différentes salles, etc…).

    Comme l’abbé Thomas l’aurait aimé, tout s’est très bien passé, depuis l’arrivée à l’aéroport jusqu’à l’enterrement.

     
    4. Mardi 21/10. 

    Pour les gens de Wakara et pour eux seulement, il restait un dernier devoir à remplir, devoir qui tient plus de la coutume que de la cérémonie religieuse. 
  1. Quand le décès a lieu au loin, il faut «  Amener les funérailles ».

    Ses amis[8] réunissent les habits de la personne décédée[9] et les rapportent à la famille, en récitant 3 fois une formule traditionnelle. Il est interdit de pleurer. Autrefois, on ramenait aussi de la terre de la tombe du défunt Aujourd’hui, les chrétiens ont laissé tomber l’apport de la terre, mais gardent la remise des habits.

    Le père Marc Simon avait remis à l’évêque, Monseigneur Jude Bicaba , les affaires personnelles du père Thomas.

    Vers 16 h, les originaires du village et Monseigneur Bicaba (à vérifier) sont arrivés à l’entrée du village de Wakara où une délégation les attendait pour les conduire chez les parents de Thomas. Ils ont remis les effets de Thomas, pour symboliser le retour du corps.

    Les parents ont reçus les condoléances de tous ces visiteurs.

    Ils ont donné à la paroisse 20.000 F CFA pour faire dire des messes  

     


[1] Dougou signifiant ville ou village dans les langues les plus parlées au Burkina, l’usage actuel est de dire «  Ouaga ».

[2] Wakara se situe à 400 kilomètres ( pas tous goudronnés)  au nord-ouest de la capitale Ouaga.

[3] L’abbé Omer Paré est allé à la petite chapelle vers 6 h du matin et il y avait toujours du monde.

[4] bawba= ethnie à laquelle appartient le père Thomas.

[5] L’abbé Omer Paré est le délégué représentant les prêtres du diocèse .

[6] Probablement fréquenté par le père Thomas ( mais je n’en suis pas certain) .

[7]«  Une tombe profonde avec de belles dalles  », dixit l’abbé Omer.

[8]  Est-ce que Monseigneur Jude  Bicaba faisait partie de la délégation qui est venue « amener les funérailles » ?

[9] Un petit sac avec des habits du père Thomas est arrivé  de France.