Les vierges sages et les vierges folles, Cathédrale de Strasbourg

Homélie de ce dimanche 8 novembre

Chers frères et sœurs, 

 

Les « journées portes ouvertes », nous connaissons !  

En ce moment il est bien difficile de garder sa porte ouverte… 

Nous savons que Dieu lui jamais ne nous ferme la porte. 

La porte… La Bible en fait tout une ouverture vers l’infini. Le retour du Messie est attendu dans la tradition biblique par la porte d’orient de Jérusalem, là où lève le soleil ; la Jérusalem céleste a douze portes, toujours ouvertes, pour accueillir l’humanité (Ap 21,10-26) ; Jésus dit qu’il est lui-même la Porte qui nous ouvre l’amour de son Père.  

Il y a toujours dans la mentalité biblique une porte qui s’ouvre sur l’infini.  

Mais nous savons aussi qu’il est dans nos vies des portes qui nous semblent comme infranchissables : ou des portes qui nous semblent trop lourdes pour nos forces : la porte d’un pardon difficile à donner, la porte de la peur, de l’épreuve, de telles souffrances ? Quand se fermera la porte de ce fichu virus pour que nous puissions rouvrir nos portes pour pouvoir accueillir les autres ? 

« J’'ai ouvert devant toi une porte, que personne ne peut fermer » (Ap 3,8). « Voici que je me tiens à la porte et je frappe » (Ap 3,20). Jésus est à la fois celui qui frappe à la porte de notre cœur et qui ouvre la porte du ciel. 

La parabole de la venue de l’époux nous parle d’une porte qui s’ouvre pour les jeunes filles qui ont pris de l’huile pour leur lampe pour rencontrer l’époux, et d’une porte qui se ferme devant les jeunes filles qui ne sont pas prêtes pour la rencontre. 

La parabole compare le Royaume de Dieu à des noces entre Jésus et chaque croyant, entre Jésus et l’Eglise. Pas de plus grande joie que celle des noces. C’est à cette joie sans fin que Jésus compare son Royaume ! 

L’époux tarde mettant à l’épreuve la patience : Jésus est habitué à nos sommeils (lors de la Transfiguration, à Gethsémani). Un cri retentit dans la nuit de nos vies : « Voici l’époux qui vient, sortez à sa rencontre ». 

L’endormissement et les lampes éteintes évoque t la mort ; le cri dans la nuit et le réveil des jeunes filles évoquent la résurrection (verset 7 : les jeunes filles se levèrent). 

Toutes les jeunes filles se réveillent en sursaut. Seules certaines ont été prévoyantes. Les unes ont les pieds sur terre ; les autres sont dans les nuages ; elles manquent d’huile, leurs lampes sont éteintes : « Je ne vous connais pas ». Peut-être ne sont-elles par reconnues parce qu’elles ne se sont pas préparées assez à la rencontre de l’époux ; La lumière qu’elles n’ont pas pu allumer c’est celle de l’amour.  

Voici ce que dit le pape François : « Si la vie est un chemin en sortie vers l’époux, elle est le temps qui nous est donné pour grandir en amour. Vivre est une préparation quotidienne aux noces, Demandons-nous : est-ce que je vis comme quelqu’un qui prépare ma rencontre avec l’époux ? » (Homélie 3 /11/18). 

Seul l’amour peut ouvrir les portes du Royaume de Jésus. La joie de Dieu ne sera pas complète tant qu’il manque quelqu’un, tant tous ne sont pas entrés pour la noce. Les jeunes filles de la parabole qui sont sur le seuil de la porte attendent qu’elle s’ouvre de nouveau pour les retrouvailles qui accomplissent le Royaume. La porte de l’amour de Dieu jamais ne se ferme complètement ! Telle est la Bonne Nouvelle de ce dimanche ! C’est bien une formidable parabole d’espérance ! 

Que le Seigneur ouvre la porte de notre cœur pour qu’y habite son amour ! 

 

Vous pourrez écouter cette homélie sur YouTube. Beau dimanche dans la paix du Seigneur ! 


 
Père Etienne Maroteaux,
Curé de Sainte-Marguerite et Sainte-Pauline du Vésinet

7 Novembre

Chers frères et sœurs, 

 

« Ne vous préoccupez de rien » (Ph 4,6) ; hier nous entendions Paul nous dire également : « Tenez bon dans le Seigneur » (Ph 4,1) ; Aujourd’hui Paul nous dit : « Je peux tout en celui qui me donne la force » (Ph 4,13) : cette invitation est comme la conclusion de sa lettre. Saint Paul pratiquerait-il la méthode Coué (selon laquelle toute idée gravée dans notre esprit tend à devenir réalité) ? Comme s’il avait besoin de se convaincre, alors qu’il est en prison ? 

Non, il y a bien plus que cela ! La joie qui l’habite, dont il ne cesse de parler dans cette épître, (« Réjouissez-vous dans le Seigneur », en Ph4,4), lui vient de sa communion profonde avec le Christ.  Demeurer dans l’amour du Seigneur chasse la crainte et donne la paix. Même s’il se sait faible et fragile, au milieu des épreuves de sa mission, il a expérimenté tout au long de sa vie la présence permanente de Jésus à ses côtés. 

Ce que vient nous redire Paul en ce jour c’est que je peux tout si je m’appuie sur le roc inébranlable de l’amour de Dieu ; je peux tout quand je fais confiance au Seigneur qui est à mes côtés, même dans la souffrance, puisqu’il la prend sur lui ; je peux tout également si ma prière est communion avec mes frères, même à distance, car alors Jésus est au milieu de nous. 

Dans la Bible, Dieu est le rocher, la forteresse, celui sur qui on peut s’appuyer pour tenir debout face aux tempêtes de la vie : « Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel » (Is 26,4).  Le rocher sur lequel l'homme peut compter dans sa fragilité, c'est Dieu : « Je t'aime Seigneur ma force ; Seigneur mon roc, ma forteresse, Dieu est mon libérateur, le rocher qui m'abrite » (Ps 17,2). Dieu est le rocher parce qu'il donne le salut. 

D’autres images bibliques expriment cette force qu’est Dieu dans la vie des hommes : Il est « un bouclier », « un rempart », « un abri », « une citadelle » pour l'homme… 

Le prophète Isaïe résume cela en une formule lapidaire, dont il a le secret, en faisant parler Dieu : « Si vous ne tenez pas à moi, vous ne tiendrez pas » (Is 7,9). 

On parle de notre monde actuel comme d’un « monde liquide », parce que tout paraît changer en permanence, il semble ne plus exister d’engagement durable, ni de vérité atteignable (les religions, les grandes idéaux, les penseurs s’effaçant), mais seulement des sincérités successives.  

La foi nous dit autre chose ; elle vient nous dire que Dieu seul demeure ; l'homme peut s'appuyer sur lui en toute confiance, parce que Dieu est fidèle. « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas » (Lc 21,33). La parabole de la maison bâtie sur le roc nous parle de cela : construire sa vie sur le roc, c'est prendre Jésus pour fondation solide. Si c'est le cas, nous pouvons traverser toutes les tempêtes de notre vie dans la confiance en l'amour de Dieu. C’est ainsi que dans l’aridité du désert alors que le peuple murmure contre Dieu, Moïse frappe le rocher d’où jaillit l’eau (voir le tableau de Chagall, ci-dessous) : Dieu seul peut désaltérer nos soifs les plus profondes, Dieu seul peut nous donner une paix du cœur qui dure. 

C’est d’ailleurs ce que nous ne cessons de dire chaque fois que nous affirmons avec foi : « Amen » ; nous disons alors : « Je te fais confiance, Seigneur », « je m'appuie sur toi car tu es mon rocher ». 

« Quand nous affrontons la vie ordinaire, quand surviennent les difficultés, rappelons-nous ceci : « Je puis tout en celui qui me fortifie (Ph 4,13). Le Seigneur nous donne toujours sa force, elle ne saurait nous manquer. Il ne nous éprouve pas au-dessus de nos forces. Il est toujours avec nous. Demandons à l’Esprit Saint de nous donner cette force qui soulève notre cœur ». (Pape François, 14/5/2014).

 

Je vous livre cette magnifique prière de Thomas Merton (moine du XX° siècle) : 

« Seigneur mon Dieu, je ne sais pas où je vais, 

je ne vois pas la route devant moi, je ne peux pas prévoir avec certitude où elle aboutira. 

Je ne me connais pas vraiment moi-même, et, si je crois sincèrement suivre 

Ta volonté, cela ne veut pas dire qu’en fait je m’y conforme. 

Je crois cependant que mon désir de Te plaire Te plaît. 

J’espère avoir ce désir au cœur de tout ce que je fais, 

et ne jamais rien faire à l’avenir sans ce désir. 

En agissant ainsi, je sais que Tu me conduiras sur la bonne route, 

même si je ne la connais pas moi-même. 

Je Te ferai donc toujours confiance, 

même quand j’aurai l’impression que je me suis perdu et que je marche à l’ombre de la mort. 

Je n’aurai aucune crainte car Tu es toujours avec moi 

et jamais Tu ne me laisseras seul dans le péril. Amen ». 

 

6 NOVEMBRE

Chers frères et sœurs, 

Peut-être faut-il nous avouer que nous sommes perplexes devant cet éloge par Jésus de « l’intendant malhonnête » … Jésus nous donne-t-il une parabole immorale où il ferait l’éloge d’un filou ? Etrange parabole où il serait… malhonnête de penser que Jésus fait l’éloge de la malhonnêteté.  

Il faut d’abord nous rappeler que c’est une parabole. Comme souvent dans les paraboles le propos de Jésus est ailleurs. C’est notre propre histoire qui est cachée derrière le récit parabolique. Et comme pour toute parabole, il faut en chercher la pointe : ce que Jésus veut nous dire de l’amour de Dieu et de ce que celui-ci implique pour l’amour humain. 

L’homme riche loue son intendant pour son habilité, non pour sa malhonnêteté : L’essentiel de la parabole est ce que dit Jésus : « Les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière ». 

« Quelle est la ruse chrétienne, une ruse qui ne soit pas un péché, mais qui serve à me faire avancer dans le service du Seigneur, et aussi dans l’aide des autres ?» (Pape François, Ste Marthe 10/11/2017). 

L’intendant est renvoyé par son maître parce qu’il dilapidait son bien ; Il prépare son avenir car il ne veut pas travailler, ni mendier. Il est assez habile pour se faire de nouveaux amis en les aidant à ne pas rembourser toute leur dette.  Ainsi pourra-t-il être accueilli dans « une autre maison ». Le mot maison nous aiguille sur la suite de la parabole que nous entendrons demain : « Faites-vous des amis afin que ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ». C’est là le sens profond de cette étrange parabole. 

C’est pour cela que son maître fait son éloge ; il est dans l’admiration devant ses combines : Jésus loue son habileté, son ingéniosité, sa ténacité pour se tirer d’affaire. Il nous montre l’habileté que devraient avoir « les fils de lumière » que nous sommes. 

Préparer l’avenir, qu’est-ce à dire ? C’est d’abord tout faire en vue de Dieu. 

L’intendant habile agit uniquement pour son confort égoïste. Pour nous, l’avenir commence dès aujourd’hui car la vie éternelle est déjà commencée. Préparer notre avenir c’est vivre en plénitude l’aujourd’hui de Dieu : être présent pleinement à chaque instant de notre vie où Dieu est déjà présent. Nous sommes appelés à être intendants, responsables des biens et des talents qui nous sont confiés par Dieu pour qu'ils puissent servir à tous, pour servir la fraternité humaine. Le pape invite à « transformer les richesses en instruments de fraternité et de solidarité, il n’y aura pas que Dieu, mais aussi ceux avec qui nous avons partagé, en l’administrant bien, ce que le Seigneur a mis entre nos mains ». (Pape François, angélus 22 9 17). 

Dieu nous appelle à être « fidèles », dignes de confiance dans ce qui nous est confié par lui : ce que Dieu nous confie, c'est un travail, une famille, une famille de familles, la paroisse, un service, la mission, la prière pour nos frères, des amis, la création et bien d'autres choses. Ce n'est pas l'extraordinaire qui nous est demandé, mais ce sont souvent les réalités les plus quotidiennes qui nous font accomplir la volonté de Dieu : « celui qui est digne de confiance dans les petites choses est digne de confiance dans les grandes ». Certains ont appliqué cette parabole au soin de la planète : nous devons en prendre soin puisque Dieu nous l’a confiée. 

Que le Seigneur nous donne cette habileté, cette intelligence de l’intendant de la parabole, non pas pour nous servir, mais pour promouvoir l’amitié et la fraternité ! 

 

Je vous rappelle les temps d’accueil (accueil, écoute, confessions) proposés dans nos églises :  

  • Pour sainte Pauline dans l’Eglise de 11H00 à 12H00 (lundi, mercredi, vendredi et dimanche) et le soir de 17H00 à 18H00 (mardi, jeudi et samedi) avec le Père François-Laurent Coeur.  
  • Pour sainte Marguerite, dans l’église du mardi au dimanche de 11h à 12 h, avec le père Etienne Maroteaux.

 

 

Père Etienne Maroteaux,
Curé de Sainte-Marguerite et Sainte-Pauline du Vésinet

 

5 NOVEMBRE

Chers frères et soeurs,

 

Quelle perle cette parabole de la Brebis perdue pour nous parler de la tendresse infinie de notre Dieu ! 

Aux murmures des pharisiens qui lui reprochent de faire bon accueil aux pécheurs, Jésus raconte ces étonnantes paraboles de la miséricorde : Derrière le berger de la parabole, se cache Jésus qui part à la recherche de la brebis perdue parce qu'elle est unique à ses yeux (l’iconographie chrétienne ne s’y trompera pas : cette représentation du Christ comme Berger sera une des premières). Ainsi nous dit-il son amour sans condition. Jésus est totalement donné à ses brebis, jusqu'à leur donner sa vie. C’est le cœur ardent de notre foi.  

Il n’y a rien de logique dans ces paraboles : quel berger laisserait 99 brebis seules, sans défense dans le désert habité de bêtes sauvages, au risque qu’elles soient dévorées ou se dispersent, pour partir à la recherche d'une seule égarée ?... 

Pourquoi la joie de ce berger pour cette brebis retrouvée plus que pour les 99 autres qui ne lui ont pas causé de souci ? Ces paraboles nous parlent de la joie de Dieu : Dieu met toute sa joie à faire miséricorde. Dieu ne sait compter que jusqu'à un ! Et ce un, c'est chacun de nous ; pace que chacun est unique à ses yeux. C’est tellement difficile à comprendre pour les enfants, mais aussi pour nous ! Telle est la miséricorde de Dieu, imprévisible.  

Telle était déjà la révélation de l'histoire sainte : « Dieu prend plaisir à faire grâce » (Mi 7,18). 

« Réjouissez-vous avec moi, j'ai retrouvé la brebis qui était perdue ». Telle est la joie de Dieu, infinie quand nous revenons vers lui. Quelle belle image pour nous parler de la miséricorde du Père ! Le Bon Pasteur s'identifie à ses brebis : tout ce qui touche une brebis l'atteint au cœur. Le Berger vient nous chercher là où nous nous égarons, à travers les épreuves et dans les déserts de nos vies ; il nous porte sur ses épaules pour nous conduire à la vie en plénitude. Il prend soin de chacun de nous. Il est bon de réentendre cela en ces temps difficiles. 

« En s'égarant, la brebis comme le fils benjamin (de la parabole du Fils Prodigue) a fait trembler le cœur même de Dieu » (Père Cantalamessa). Tout ce qui nous arrive en bien ou en mal, ne laisse jamais Dieu indifférent, mais trouve un écho dans son cœur.  

Nous devons y entendre un appel à vivre comme le Christ qui prend soin de chacun. Quelle attention accordons-nous à ceux qui sont seuls, à ceux qui souffrent, à ceux que la vie a brisé, à ceux qui ont besoin d'une oreille attentive, particulièrement en ces temps où certains sont encore plus isolés ? Le pape François lit dans cette parabole une invitation à sortir : « le danger (est) de nous enfermer dans une bergerie, où il n’y aura pas l’odeur des brebis, mais la mauvaise odeur du renfermé ! Et les chrétiens ? Nous ne devons pas être fermés, car nous sentirons la mauvaise odeur du renfermé. Jamais ! Il faut sortir » (homélie 4/5/2016). Pas facile de sortir et d’aller à la rencontre en ce temps où nous sommes confinés chez nous ! A chacun d’inventer comment sortir de ses habitudes pour continuer à nous tourner vers les autres, même en restant chez soi ! 

Seigneur donne-moi un cœur qui sache prendre soin de mes frères.


Père Etienne Maroteaux,
Curé de Sainte-Marguerite et Sainte-Pauline du Vésinet

4 novembre

Chers frères et sœurs,

Jésus nous donne dans l’Evangile de ce jour deux pistes pour vivre paisiblement, positivement et dans la durée ce nouveau confinement :

Se détacher pour mieux s’attacher :

Jésus nous invite à porter notre croix ; non pas celles que nous choisirions, mais celles que les circonstances nous imposent ; et il nous assure qu’il portera avec nous ces croix de nos vies : « Prenez sur vous mon joug et je vous procurerai le repos » (Mt 11,29).
Et pour cela il nous invite à nous détacher de nos attachements humains (qui sont parfois des attachements matériels qui nous empêchent d’être libres), non pas pour y renoncer mais pour être plus libres, pour aimer davantage à partir de son amour : Plus nous « préfèrerons » Jésus, plus nous en recevrons la capacité à aimer nos frères humains en vérité. Choisir l’amour du Christ nous rend capables d’un amour plus profond encore ; c’est lui qui nous donne d’écouter comme il écoute, de voir comme il voit, d’être ému par les souffrances de nos proches comme il l’est… Les disciples ont dû se détacher de leurs images d’un Messie tout puissant pour arriver à accueillir un Messie Serviteur ; long chemin de renoncement à leurs désirs de toute-puissance. Se détacher, c’est aussi accepter que nous ne contrôlions pas tout ; et face au virus, nous l’apprenons à nos dépens : nous n’avons pas désiré ces « confinements », ces isolements imposés, ces peurs qui nous envahissent… Demandons au Seigneur de nous détacher de nos attachements pour mieux nous attacher à lui et en recevoir un amour plus grand.

« Celui qui a commencé à bâtir, est-il capable d’aller jusqu’au bout ? » :

Jésus nous invite à l’endurance ; parfois nous pouvons nous décourager face à un temps qui n’en finit pas de durer, face à un virus dont nous nous demandons combien il nous mettra à l’épreuve… Seuls, nous n’avons pas toujours la force de tenir. Nous avons parfois l’impression que telle ou telle épreuve dépasse nos forces ; alors abandonnons-là entre les mains du Seigneur qui nous donnera la grâce de faire face.
Nous devons assumer notre faiblesse en vivant de plus en plus en communion avec le Christ. L’attachement au Christ est notre force pour les marathons au long cours de nos vies. Paul dira : « Je peux tout en celui qui me donne la force » (Ph 4,13). Paul dans cette même épître, comme nous l’entendons aujourd’hui, rend grâces pour les Philippiens, parce que dit-il « vous tenez fermes la Parole de vie » (Ph 2,16).
Si nous nous remettons entre les mains du Seigneur, nous aurons la force d’affronter nos épreuves personnelles, mais aussi celles du monde autour de nous.
La persévérance a aussi besoin du soutien des autres. Soutenons-nous les uns les autres par la prière et l’attention fraternelle.

« Quand je ne peux rien faire pour une personne chère en danger ou malade, à cause d’une situation embrouillée, eh bien ! Je fais ce que Dieu demande de moi à ce moment-là : bien étudier, balayer, prier, m’occuper de mes enfants… Et Dieu trouvera le moyen de débrouiller cet écheveau, de réconforter celui qui souffre, de résoudre l’imprévu. C’est un travail à deux, en communion, qui appelle de nous une grande foi dans l’amour de Dieu pour nous, ses enfants, et lui permet de nous faire confiance. Une confiance réciproque qui produit des miracles. Nous verrons que, là où nous ne pouvions arriver, un Autre est arrivé, qui sait faire immensément mieux que nous » (Chiara Lubich).


3 novembre

Chers frères et sœurs,

Nous devinons dans l’Evangile de ce jour (Lc 14,15-24) que le propriétaire qui invite largement à un grand repas est Dieu lui-même… Il désire d’un grand désir partager sa joie et ses biens ; il veut que la salle du banquet qu’il propose soit remplie ; mais il respecte la liberté des invités, lorsque ceux-ci trouvent des excuses pour ne pas venir. Nous sommes toujours libres de refuser les invitations du Seigneur.

Aujourd’hui il ne s’agit sans doute pas de cela pour nous : de nouveau nous prenons conscience que notre désir de partager le repas de l’eucharistie en Eglise va nous manquer… Pourtant notre désir est là. Nous nous sentons plutôt comme « les pauvres, les estropiés, les aveugles, et les boiteux » de la parabole qui attendent de pouvoir prendre place à la table du Royaume. En nous se creuse, bien malgré nous, l’humilité d’une attente et la réalité d’un manque : ceux-ci peuvent raviver notre joie d’être sans cesse invités par le Seigneur à sa table et à sa rencontre.

Nous pouvons profiter de ce nouveau confinement pour contempler cette joie du Christ qui nous rassemble dans son amour et en rendre grâces : le Seigneur ne cesse pas de nous inviter à le rencontrer dans l’eucharistie, mais aussi dans la prière, l’adoration et encore en nos frères : oui, en toutes circonstances nous pouvons toujours vivre de vrais temps de grâces et de communion avec le Seigneur.

C’est ce qu’expérimentera Paul lorsqu’il sera emprisonné à cause de sa foi. L’épître aux Philippiens fait partie des « épîtres de la captivité » (Lettre aux Ephésiens, Colossiens, à Philémon) : « Mes chaînes manifestent mon attachement au Christ » (Ph 1,3) ; nous relisons aujourd’hui ce bel hymne qui médite sur l’abaissement de Jésus qui s’est fait serviteur jusque sur la croix par amour. Paul écrit cette lettre alors qu’il est enfermé dans une prison ; celle-ci est, malgré toutes les incertitudes, pleine d’une atmosphère de joie. Les mots « joie » ou « réjouir » reviennent 14 fois dans la lettre. « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous. Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie… Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » (Ph 4,4-7).

Demandons au Seigneur cette paix et cette force de Paul que Dieu seul peut donner pour traverser toutes les épreuves et les tempêtes de nos vies.

 

Père Etienne Maroteaux

 

2 novembre : Face à la tempête, un souffle fraternel


Nous voici de nouveau entrés en confinement. Personne ne s’en réjouit… Les attentats contre les chrétiens rajoutent à notre anxiété. Et les termes martiaux employés pour en parler ne nous rassurent sans doute pas toujours (guerre, mobilisation, couvre-feu…).

Cependant, malgré les peurs, « nos cœurs aussi doivent demeurer grands ouverts : j’appelle chacun à veiller sur ses frères et sœurs, isolés, malades, à porter assistance à ceux qui sont dans le besoin, en prenant bien sur toutes les précautions qui s’imposent. Soyons témoins de Jésus-Christ, présent et vivant en ce monde pour qui Il a donné sa vie ! » (Mgr Aumonier, message de la Toussaint 2020).   

Comme nous le dit notre pape dans son encyclique sur la fraternité : « Une tragédie mondiale comme la pandémie de Covid-19 a réveillé un moment la conscience que nous constituons une communauté mondiale qui navigue dans le même bateau, où le mal de l’un porte préjudice à tout le monde. Nous nous sommes rappelés que personne ne se sauve tout seul, qu’il n’est possible de se sauver qu’ensemble. C’est pourquoi j’ai affirmé que « la tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. […] À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos ego toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette [heureuse] appartenance commune […], à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères » (Tous frères 32).

En ce jour où nous sommes invités à prier pour les défunts, nous aurons à cœur de confier au Seigneur les morts du virus, leurs familles et amis, qui sont parfois meurtris par les conditions de décès et d’accompagnement de leur être aimé.

Gardons au cœur le désir de vivre un souffle fraternel, en prenant des nouvelles de ceux qui sont isolés ou malades, en les portant aussi dans notre prière.

Comme lors du premier confinement, je propose de vous envoyer un billet quotidien, à partir de la Parole de Dieu du jour.

Je reste en communion avec vous par la prière.

Gardons confiance. Que le Seigneur de paix nous accompagne à chaque instant !

 

                               Père Etienne Maroteaux

 

Vous pourrez rencontrer un prêtre :
>
> -à Ste-Marguerite du mardi au samedi de 11h à 12h.
>
> -à Ste-Pauline les lundi, mercredi, vendredi et dimanche de 11h à 12h et les mardi, jeudi et samedi de 17h à 18h.